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Mieux parler d’écologie

Cette présentation réalisée par Lucas Francou et Marion Cosperec dans le cadre du projet « Parlons Climat » a pour objectif de synthétiser les recherches menées depuis 10 ans sur l’engagement du public vis-à-vis du changement climatique. On y trouve 11 recommandations à mettre en oeuvre pour mieux parler du changement climatique autour de nous et avoir plus d’impact dans nos discours. J’ai ajouté la présentation à l’article mais voici ce que j’en retiens.

  1. Les valeurs sont un point d’entrée: la clé pour être entendu est de connaître les valeurs de son public cible et d’adapter son message en fonction. Si je m’adresse à un public pour qui la liberté est une valeur fondamentale, j’aurais plus intérêt à mettre en avant les risques de guerre et de conflits causés par le changement climatique que la submersion des côtes.
  2. Plus d’information scientifique ne veut pas dire plus d’implication: déverser des faits scientifiques ne suffit pas à convaincre. Plus le niveau d’éducation est élevé, plus l’idéologie et les valeurs biaisent la perception des faits.
  3. Toutes les histoires ne se valent pas: chaque narratif a ses effets, il faut donc choisir le sien avec soin. Souvenons-nous du « Nous sommes en guerre » de Macron lors du Covid19. Chaque mot a son impact propre et va engendrer des émotions, un imaginaire et des réactions différentes. Il faut donc bien avoir en tête le public visé et l’objectif que je poursuis dans mon choix de mots. Est-ce que je veux secouer mon public, au contraire lui donner de l’espoir, chercher des solutions ?
  4. Jouons sur la norme sociale: le sentiment d’appartenance est un fort vecteur d’engagement. Plus on pense que les autres sont concernés ou agissent, plus on va se sentir concerné ou agir soi-même, d’autant plus si l’on s’identifie fortement au groupe dont on perçoit l’implication. Importance donc de donner des exemples d’engagement qui parlent au groupe cible.
  5. Faisons parler de vrais gens: l’empathie est un moteur d’action puissant. Personnifier le message avec la bonne personne est un moyen efficace pour convaincre, particulièrement les publics réticents. Plutôt que d’évoquer les incendies et leurs ravages, faire témoigner une personne qui vient de perdre sa maison dans un incendie.
  6. La personne qui parle est plus importante que celle qui raconte: la personne qui porte un message doit rentrer en résonance avec son public. L’émetteur influence beaucoup la réception du message. Trois facteurs jouent un rôle: sa légitimité sur le sujet, sa notoriété publique, son orientation politique.
  7. Utilisons des mots normaux: utiliser un vocabulaire trop technique diminue la compréhension et l’engagement. L’utilisation d’un jargon, même quand il est défini, diminue fortement l’engagement. Eviter à tout prix les acronymes. Remplaçons « net-zéro » par « aucune émission », « aérosols » par particules dans l’atmosphère, « biodiversité » par faune et flore, …
  8. Choisissons nos mots avec attention: un mot ou un adjectif peut faire toute la différence. Les mots doivent être à la croisée de trois axes: simple, pertinent et recherché. Un même mot peut être perçu très différemment selon le public. Si je parle de méthane à des agriculteurs, leur réaction sera très différente de celle des producteurs de béton, qui eux réagiront plus au terme gaz fossile.
  9. Faire peur ou donner de l’espoir ?: un discours alarmiste ou uniquement positif ne suffit pas. Si on est trop positif, on diminue la perception des risques et donc le passage à l’action. Les discours alarmistes peuvent décourager certaines personnes et les pousser à l’immobilisme (de toute façon c’est foutu). La zone idéale se trouve donc entre gravité et espérance, « il y a urgence » et « tout est possible ».
  10. Le climat, c’est la santé: notre santé nous concerne tous et nous pousse à agir. L’homme ne bouge que quand il est directement concerné, et la santé nous concerne tous. Exemple: les messages les plus efficaces aux Etats-Unis sont ceux qui traitent de la qualité de l’air.
  11. Les images comptent: nous voyons le texte mais nous pensons l’image. Pour un même message, des images différentes provoquent des réactions propres. Les images sont aussi plus souvent partagées que les textes.

Et la présentation se termine par une petite checklist à avoir toujours à portée de main dès qu’on prévoit de communiquer sur le climat:

Comment-convaincre

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